Jamais la nature n’a concentré autant de puissance ! Les huiles essentielles peuvent abriter jusqu’à plusieurs centaines de substances actives qui renforcent nos systèmes naturels de défense.
Le terme « aromathérapie » n’est pas vieux : il date en effet de 1935. Pourtant, on retrouve des traces de méthodes de distillation datant de plusieurs millénaires en Inde, en Chine, et surtout en Égypte, où l’utilisation des essences de plantes était bien connue. Mais, hormis quelques citations dans des textes grecs, romains et perses, il faut attendre le début du XXe siècle pour la voir apparaître en tant que science médicale.
Naissance par accident
On prête la naissance de l’aromathérapie à un accident : en 1910, le chimiste français René-Maurice Gattefossé travaille dans le laboratoire de l’entreprise familiale de parfumerie lorsqu’une explosion se produit et lui brûle gravement la main. Soignée avec les moyens de la médecine conventionnelle de l’époque, sa blessure empire, jusqu’au jour où il applique directement de l’huile essentielle de lavande pure dessus. Le résultat est si rapide et si stupéfiant qu’il passera le reste de sa vie à étudier les propriétés des arômes de plantes et à en faire la promotion. Il forgera le mot « aromathérapie » (du grec arôma, « arôme », et therapeia, « soin ») pour désigner l’utilisation médicale des extraits aromatiques de plantes : les essences et les huiles essentielles. Il ne s’agit donc ni de phytothérapie (l’usage de l’ensemble ou de certaines parties d’une plante) ni de « thérapie par le sens de l’odorat », mais de l’utilisation de l’extrait végétal des plantes dites aromatiques.
Comment obtient-on ces essences ? Grâce à différentes techniques, car on ne peut pas extraire de la même façon l’huile essentielle d’une écorce, celle de la peau d’un agrume ou encore celle d’une fleur. Deux méthodes sont principalement utilisées. La distillation convient à la majorité des plantes : dans un alambic, un ballon est rempli d’eau et de plantes ; la chaleur de l’eau bouillante fait éclater les cellules des plantes, et la vapeur entraîne les molécules des huiles essentielles, qu’un appareil récupère par refroidissement. La méthode d’expression « mécanique » est réservée aux agrumes : la peau est pressée pour en extraire les essences.
Ces procédés traditionnels permettent d’obtenir des essences naturelles chargées des principes actifs de la plante – certaines huiles en renferment près de deux cents, qui possèdent chacun une propriété ! En comparaison, les médicaments ne contiennent qu’une seule molécule chimique correspondant à une seule propriété ! C’est la raison pour laquelle une même huile essentielle peut être recommandée pour soigner différents maux.